Revue de l'histoire des religions (4/2015)
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Philon d’Alexandrie et Flavius Josèphe, deux juifs du ier siècle, partagent largement la même culture composite, mais leur traitement littéraire de Noé est extrêmement différent. Alors que Josèphe livre une paraphrase narrative, un récit d’un seul tenant, centré sur l’épisode du Déluge, Philon procède par allusions éparses, de type midrashique, dans des traités exégétiques et se concentre sur les suites du Déluge. De même, alors que Philon campe en Noé l’exemple de l’homme sage et juste, tantôt imparfait, tantôt exceptionnel, mais qui reçoit entièrement de Dieu sa sagesse, sans se faire enseignant et diffuseur de cette sagesse, Josèphe en fait une sorte de figure presbytérale, qui refonde les actes de piété, à travers le sacrifice et les règles de pureté.
Philo of Alexandria and Flavius Josephus, both Jews in the ist c. CE, largely share the same composite culture ; nevertheless, they deal very differently with Noah’s character. While Josephus makes a narrative paraphrase, in one single and Flood-centric story, Philo refers to him through midrashic interpretations in many exegetical treaties and is focused on what he becomes after the Flood. Similarly, while Philo portrays an exemplarily wise and righteous man, sometimes imperfect, sometimes exceptional, but who only receives wisdom from God, without becoming a teacher of wisdom, Josephus makes him into a sort of priestly figure, who refounds acts of piety and rules of purity.