
Langages n° 189 (1/2013)
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Les collocations lexicales, définies comme des associations lexicales privilégiées et sémantiquement compositionnelles (ex : tristesse infinie, pertes abyssales, jouer un rôle, etc.) constituent désormais une notion essentielle dans les approches contemporaines de la phraséologie. Nous revenons ici sur une propriété qui nous paraît constitutive de ce sous ensemble d’expressions, la binarité catégorielle et fonctionnelle, dont nous montrons qu’elle n’est nullement le fruit du hasard, mais déterminée par le fonctionnement sémantique sous-jacent, analysable en termes de structure prédicat-argument. On observe, en outre, que certaines relations sémantiques « primitives » (l’intensité, la cause, par exemple) sont particulièrement susceptibles de donner lieu à des lexicalisations souvent idiosyncrasiques qui répondent toutefois à des schémas sémantiques et syntaxiques productifs.
Lexical collocations, defined as recurrent and compositional expressions (e.g. tristesse infinite, pertes abyssales, jouer un role, etc.) now constitute a central notion in contemporary approaches of phraseology. We address here a property which appears essential for this kind of expressions, the categorial and functional binariness, which is shown to be closely linked to the underlying predicate-argument structure. Moreover, several universal semantic relations (intensity, cause, for example) are particularly likely to welcome idiosyncratic lexicalizations which obey productive semantic and syntactic schemas.

