
L'information géographique - Vol. 77 (3/2013)
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On peut penser que la géographie scolaire est mise en danger par le poids grandissant en son sein de l’éducation au développement durable. Comme simple ressource, elle se retrouverait « au service » d’une éducation citoyenne dominante, à l’image des médias convoquant des experts pour éclairer une question politique. C’est ignorer une dimension essentielle du savoir géographique comme savoir scientifique : il est critique par rapport au monde qu’il prend pour objet et par là renvoie à l’institution de pratiques spécifiques qui le rendent autonome. Le cas étudié ici d’étudiants en didactique de la géographie montre comment l’éducation à la posture critique repose sur une compétence générale qui consiste à savoir quand utiliser quel savoir. Compétence qui, précisément, conduit à envisager l’enseignement de la géographie bien au-delà d’une description du monde, comme une problématisation spatiale du monde.
One can think that school geography has been endangered by the increasing part played by sustainable development education in its curriculum. As a mere resource it would be the servant of an overwhelming citizenship education as can be seen in the media when experts are impelled to answer political questions. But this approach ignores a key part of geography as a science : its critical dimension based on the formal construction of specific practices that insure its autonomy. The case studied here shows how students in geography education are confronted to a general skill to teach criticism : when using what scientific knowledge ? Such a general skill leads them to think geography education beyond a description of the world ; but instead as a way of building space problems.

