
Romantisme n° 163 (1/2014)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
L’univers du music-hall est lié au spectacle des corps, qui se dénudent très vite au cours de son histoire. Les Folies-Bergère sont emblématiques de cette pornographie fin-de-siècle qui se répand dans les oeuvres littéraires, les cartes postales ou les spectacles. Le public, élégant et mondain, comprend également des prostituées et demi-mondaines – personnages omniprésents dans la littérature et les arts de la fin du XIXe siècle – qui passent parfois du promenoir à la scène. Les programmes, outre la présence régulière de ces cocottes, telles la belle Otero ou Liane de Pougy, comportent des costumes pour le moins réduits, des allusions érotiques tout aussi peu voilées ; les thèmes de prédilection, historiques et exotiques, permettent de souligner les formes corporelles et de tisser avec le public un lien fantasmatique, qui culmine avec la pratique du « déshabillage ». Les Folies-Bergère s’offrent donc comme un miroir de la société fin-de-siècle, oscillant entre sens moral défendu par le sénateur Bérenger, et plaisirs sensoriels exacerbés.
The world of the music hall is linked to the showing of bodies, whose state of undress grows rapidly during the course of its history. The Folies-Bergère serve as the emblem for this fin-de-siècle pornography endemic in works of literature, post-cards and performance. Its elegant and wealthy public also included prostitutes and courtesans – omnipresent as characters or figures in the end of the 19th century’s art and literature – some of whom pass at times from the aisles to the stage. The programs, which regularly feature one or other of these floozies, such as the “belle Otero” or Liane de Pougy, include extremely reduced costumes, and erotic allusions about as well-concealed ; the privileged themes of exoticism and history enable the physical form to be emphasized and a fantasmatic relationship to the public to be woven, which culminates with the practice of “déshabillage” – undressing. The Folies-Bergère thus present a mirror of fin-de-siècle society, vacillating between the morality defended by the senator Bérenger and the exacerbation of sensual pleasure.
