
Littérature n° 174 (2/2014)
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En partant de l’hypothèse qu’Édouard Glissant aurait écrit une Politique de la Relation dont l’objet aurait porté sur la littérature, cette réflexion se penche sur son art poétique. Les premiers écrits de Glissant ont forgé un « discours antillais » qui a permis la reconnaissance d’un monde, d’un peuple, d’une manière autre de repenser les rapports entre les peuples autrefois réduits en esclavage et leurs dominateurs. Ses derniers essais ont été écrits (ou réécrits) avec pour ambition d’interroger les conséquences de l’avènement du « Tout-Monde ». Cet article revient sur les aspects de cette évolution. L’auteur insiste d’abord sur le déplacement que l’essai de Glissant opère entre « rhétorique » et « poétique » ainsi que sur son choix de la seconde par rapport à la première. Il explore ensuite les conséquences d’un tel choix sur l’oeuvre littéraire de l’écrivain martiniquais, et constate, que l’anthologie, comme le montre l’exemple d’Une anthologie de la poésie du Tout-monde, est la forme adéquate d’expression du « Tout-Monde ». Elle répond, à la différence du roman, aux exigences qu’imposent les nouvelles relations (entre communautés et/ou entre peuples) dans le Tout-Monde.
Based on the hypothesis that Édouard Glissant reportedly wrote a Politics of Relation, the object of which being literary, the aim of this reflection is to look at his art of poetry. Glissant’s first works gave rise to a “Caribbean discourse” which enabled the recognition of a world, of a people, of a different way of re-thinking the relationships between the formerly enslaved peoples and their masters. His last essays were written (or rewritten) with the aim of considering the consequences of the emergence of the “Whole-World” (“Tout-Monde”). This article comments on this evolution and insists first on the displacement Glissant’s essay operates from “rhetoric” to “poetic”, as well as on his choice of the latter over the former. It then explores the consequences of this choice on the Martiniquan poet’s literary work, and concludes that the anthology, as exampled by the Anthologie de la poésie du Tout-monde, is the most appropriate form to express the “Tout-Monde”. Unlike the novel, it meets the requirements of the new relations (between communities and / or peoples) in the “Tout-Monde”.
