
Le français aujourd'hui n° 185 (2/2014)
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L’entretien accordé par l’auteure passe en revue les différentes conceptions des inégalités scolaires, notamment parce que les différences sociales sont aussi importantes que les différences interindividuelles, surtout en ce qui concerne le maniement du langage. Il convient dès lors de « déglobaliser » les difficultés en décrivant les décalages entre les différentes conduites langagières des élèves, dont les écarts s’accentuent du fait des contextes de socialisation, des formes de culture, des connaissances acquises notamment au plan linguistique. L’école doit pouvoir distinguer ces différents plans pour pouvoir hiérarchiser les niveaux de norme et mieux définir les objectifs langagiers à travailler. Par exemple, pour l’enseignement du lexique, il convient de distinguer le vocabulaire nécessaire pour comprendre les textes et celui qui doit être mobilisé, travaillé, réinvesti pour produire ses propres textes. Au-delà, dans le domaine de l’oral, la mission prioritaire de l’école est de donner à tous la possibilité de développer une parole qui aide à se construire en structurant ses expériences, en s’ouvrant à des connaissances nouvelles par la rencontre avec d’autres et avec des lectures, en réfléchissant sur la langue par de réelles pratiques discursives.