Carrefours de l'éducation n° 38 (2/2014)
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La question de la « pédagogie régionaliste » à partir des années 1900 : le cas de la langue d’oc de Mistral aux Calandretas L’expression « pédagogie régionaliste » ouvrant la voie à une réflexion d’ensemble sur l’enseignement de la langue d’oc et la culture occitane a été explicitement employée par Jean Aurouze (thèse en 1907) à propos de l’enseignement du provençal, posant la question du contenu (patois, dialecte, langue standard unifiée) et des méthodes appropriées. À ses côtés, Frère Savinien a été le principal promoteur d’une « méthode de la traduction » (à partir de versions provençales). Leurs interrogations ont été reprises à la même époque par d’autres auteurs (Perbosc, Estieu), plus ouverts sur une démarche ethnographique de collecte, puis par la mouvance occitaniste après la loi Deixonne de 1951 (groupe « Antonin Perbosc », secteur pédagogique de l’Institut d’études occitanes, approuvés par C. Freinet), dans les écoles autonomes (Calandretas) ou publiques bilingues de nos jours - tout ceci dans un contexte de faible tolérance de la pluralité linguistique par l’État. Cet article examine la contribution de quelques acteurs clés de ces différents courants.
The Issue of “Regional Pedagogy” from the 1900s on: the Case of the Langue d’Oc from Mistral to the Calandretas The expression “regional pedagogy” opening onto a reflection about the teaching of the langue d’oc and of Occitan culture was explicitly used by Jean Aurouze in his 1907 doctoral thesis regarding the teaching of Provençal, and questioning both content (patois, dialect, unified standard language) and appropriate methods. At his side, Frère Savinien proved to be the main sponsor for a “translation method” (based on translations from the Provençal). Their explorations were relayed during the same period by other authors (Perbosc, Estieu) who were more favourable to an ethnographic approach of field collecting, then by the Occitan movement after the Deixonne law in 1951 (“Antonin Perbosc” group, pedagogical division of the Institut d’études occitanes (Institute for Occitan Studies) approved by C. Freinet), and today in autonomous schools (Calandretas) or bilingual public schools – all this in a context of weak tolerance for linguistic plurality on the part of the State. This paper analyses the contribution of key actors in these different movements