Romantisme n° 139 (1/2008)
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Même si elle reste à écrire, l’histoire des réceptions successives du Coup de dés à partir des avant-gardes historiques a fait de ce poème un emblème moderniste des plus visibles. Pourtant, c’est dans le silence d’un accueil des plus discrets qu’a paru le poème en mai 1897. Après avoir présenté ce corpus très réduit des recensions, nous nous interrogeons sur les raisons d’une telle discrétion, que nous expliquons par des considérations d’ordre empirique et esthétique. Mais notre recherche offre aussi le regard porté sur le Coup de dés par les membres du groupe littéraire de Mallarmé, ce qui modifie la teneur de cette réception publiée. Le poème, dont les épreuves circulent, se voit en effet discuté, commenté et pastiché. Sa parution semble constituer alors un petit séisme confidentiel, dont l’existence rendra possible son exhumation quelques années plus tard, par les soins du premier groupe de la NRF.
Even if it has not been written yet, the history of successive receptions of Un Coup de Dés has made this poem a modernist emblem among the most visible. However, the text’s publication in May 1897 could not have been more discreet. After revealing the few comments available, we are wondering why such a silent has follown the poem’s birth. Some explanations could be found taking into account empirical and aesthetical reasons. Our study reveals also how the members of Mallarmé’s literary group received Un Coup de Dés, which modifies the nature of the published reception. Poem’s proofs actually circulate; one gives commentaries, one writes pastiche of it. This private reception appears definitively as a confidential seism, which makes possible for the poem to be unearthed few years later through the medium of the first NRF group.