Revue de l'hsitoire des religions (3/2008)
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L’influence qu’ont eue les mathématiques sur la théologie médiévale s’est illustrée principalement et d’abord dans le monde anglais chez des auteurs du XIVe siècle. Or, plus anciennement, le théologien Guillaume d’Auxerre recourt, lui aussi, aux mathématiques à propos de la notion d’infini. C’est ce que nous révèle la découverte d’un manuscrit anonyme qui, en cette matière, s’inspire de Guillaume. Ce dernier développe une argumentation géométrique tablant sur l’incommensurabilité improportionalitas) de la charité à partir de la disproportion entre l’angle de contingence (ou angle aigu) et l’angle droit. Ainsi conçu, l’infini n’est pas sans rapport avec le rejet de la théorie de Pierre Lombard qui identifiait la charité avec la présence de Dieu dans l’âme.
The influence of mathematics on medieval theology seems to be found first, and most importantly, in England, particularly among fourteenthcentury scholars. However, there is an earlier example in the theologian William of Auxerre, who also sought mathematical support for the discussions of the idea of Infinity. His influence can be seen in a recently-discovered manuscript by an anonymous inspired by William’s example. William develops a geometrical reasoning relying upon the disproportion between the acute angle and the right angle which suggests the incommensurability (improportionalitas) of Charity. This concept allows a further step which rejects Peter the Lombard’s theory identifying Charity with the presence of God in the human soul.