
Littérature n° 177 (1/2015)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Dans le souvenir de la pensée baudelairienne de l’imagination, on tente ici une réflexion sur ce que la capacité politique, et notamment la disposition à l’hospitalité, peut devoir à une force imaginante. Un rappel des nombreux navires qui sillonnent l’oeuvre baudelairienne nous permet de méditer les enjeux des naufrages (notamment des naufrages d’immigrants) qui ont récemment affecté l’Europe. La réflexion de Baudelaire sur la « puissance d’espérance » dont le douait sa faculté d’imagination nous invite à comprendre ce que cela peut signifier et requérir de se relier en pensée à « de très lointains vivants ». Et le constat que « Le Cygne », texte de « l’accueil figural » par excellence, est parmi les poèmes de Baudelaire celui que notre présent convoque le plus volontiers, nous aide à comprendre pourquoi l’hospitalité, comme le posait Derrida, est « nécessairement poétique ».
Following Baudelaire’s thought of imagination, we would like to attempt a reflection on what political ability, and more particularly the disposition to hospitality, might owe to an imaginating power. Recalling the many ships that cross Baudelaire’s works allows us to reflect upon the stakes of the shipwrecks (especially those involving immigrants) that have recently affected Europe. Baudelaire’s reflection on the « power of hope » which his faculty of imagination endowed him with leads us to understand what it can mean and require to relate mentally to « very distant living ». And the observation that « The Swan », which is the text of « figural welcome » par excellence, is, among Baudelaire’s poems, the one our present conjures up the most, helps us understand why hospitality, as Derrida stated, is « inevitably poetical ».

