Revue d'histoire des sciences - Tome 68 (1/2015)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Cet article envisage la sociologie historique des sciences et des techniques (SHST) comme une tradition intellectuelle souterraine disposant d’une autonomie à éclipses. Ni discipline constituée, ni école reconnaissable, la SHST s’origine d’une part dans les études marxistes de la science, initiées notamment par Boris Hessen et, d’autre part, dans les travaux pionniers de Robert K. Merton. La lente infusion d’une approche qui associe le souci des sources et l’attention aux concepts se traduit par une généalogie intellectuelle dispersée : des élèves de Pierre Bourdieu aux acteurs les plus marquants des science and technology studies (STS), comme Steven Shapin, la SHST est revendiquée avec plus ou moins de force au gré des carrières et en fonction des audiences. Elle reste un recours opportuniste commode pour étiqueter des travaux difficilement identifiables dans les catégories déjà existantes des études sur les sciences.
This article examines the historical sociology of science and technology (SHST) as an underground intellectual tradition whose autonomy has always been in question. Neither a well-defined discipline nor a recognized school of thought, SHST originates, on the one hand, in the Marxist studies of science initiated by Boris Hessen and, on the other hand, with Robert K. Merton’s pioneering works. The slow development of an approach that combines concern for the sources and attention to concepts results in a dispersed intellectual genealogy : from the disciples of Pierre Bourdieu to the most significant actors of Science and Technology Studies (STS), such as Steven Shapin, the SHST is claimed, with more or less force, according to career constraints and various audiences. It is a convenient label for opportunistic uses applied to uneasily identifiable works done in the field of science studies.