Romantisme n° 169 (3/2015)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Sous le règne de Louis XV, les peintres d’histoire élaborent un art fondé sur une réinterprétation des principes académiques (de l’idée poussinesque de nouveauté à la valorisation de la figure humaine). Cette peinture aboutit pourtant à des modalités expressives et de représentation qui bouleversent l’ensemble des règles fondatrices du grand genre – sa forme (narrative), sa fonction (morale), ses conventions (décorum et vraisemblance). La peinture d’histoire devient non narrative, plaisante et emprunte le vocabulaire d’autres genres artistiques. Le nouvel idéal artistique qui émerge dans la décennie 1780 en réponse à la dénonciation de la crise du grand genre dans sa formulation traditionnelle, apparaît étonnement ancré dans l’esthétique du règne de Louis XV qu’il visait à suppléer.
During the reign of Louis the XVth, history painters elaborated an art grounded in the reinterpretation of academic doctrine (from the Poussinesque idea of novelty to the valorisation of the human figure). Nonetheless this painting led to expressive and representational modalities that disrupt entirely the rules governing the grand genre – its form (narrative), its function (moral), its conventions (decorum and verisimilitude). The history of painting becomes non-narrative, plesurable, and borrows its vocabulary from other artistic genres. The new artistic ideal that emerges in the 1780s in response to the denunciation of the crisis of the grand genre in its traditional formulation thus reveals itself to be surprisingly well grounded in the aesthetics of the reign of Louis the XVth that it was supposed to supplant.