Histoire, Économie & Société (4/2015)
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Adopté par la CGT en 1897, le sabotage est au départ conçu comme une dégradation volontaire et clandestine de la qualité du travail, du matériel ou de la production elle-même, afin de nuire uniquement aux intérêts de l’employeur. Aux yeux de certains militants, il devient à partir de la grève des Postes de 1909, et plus encore après celle des cheminots de 1910, un mode d’action susceptible de paralyser le pays tout entier, avant d’occuper une place centrale dans les plans de « sabotage de la mobilisation » élaborés au sein des milieux anarchistes. Cet article vise à comprendre comment une pratique au départ marginale et cantonnée au lieu de production a pu constituer une menace d’ampleur nationale dans les années précédant le premier conflit mondial.
From Slowing Down to Derailment : the Developement of Sabotage in France (1897-1914). Adopted by the CGT in 1897, « sabotage » initially means an intentional and secret degradation in the quality of work, equipments or production, in order to reduce the employers profits. After the postal strike of 1909 and even more after the railroad strike of 1910, it is seen by some activists as a means of action which is likely to paralyse the country, before becoming a central part of the plans developed by some anarchists for the « mobilization sabotage ». This paper seeks to understand how a marginal practice initially limited to the workplace became a national threat during the pre-war years.