Romantisme n° 171 (1/2016)
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Les théories spatiales de Gaston Bachelard et de Paul Virilio nous permettent d’analyser la rue comme point charnière entre la vie privée et la violence politique dans une série de drames restés dans la mémoire collective du long XIXe siècle. En commençant par le massacre de la rue Transnonain en 1834, nous tracerons les tensions entre crime domestique et soulèvement politique dans le contexte de l’urbanisation de Paris. À partir des témoignages du massacre rapportés par l’avocat Ledru-Rollin, nous identifions une topographie violente qui sert de genèse à un chiasme entre la militarisation du théâtre et la théâtralisation de la rue, en passant par les pièces de vaudeville de Labiche (tel L’Affaire de la rue de Lourcine, 1857) et en terminant sur le reportage de Colette sur « l’affaire de la rue Ordener » (1911).
Using the spatial theories of Gaston Bachelard and Paul Virilio, this essay analyzes the street as a key link between private life and political violence in a series of dramas that marked the collective memory of 19th-century France. It takes the rue Transnonain massacre of 1834 as a starting point for exploring tensions between domestic space and political upheaval in the context of Paris’ urbanization. Through Ledru-Rollin’s testimonial account of the massacre, we can identify a topography of violence that generates a chiasmic interplay between militarization of the theater and dramatization of the street, through Labiche’s vaudeville plays (such as the 1857 L’Affaire de la rue de Lourcine) to Colette’s account of the “rue Ordener affair” in 1911.