
Romantisme n° 174 (4/2016)
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Des historiens comme Reinhart Koselleck ont insisté sur le lien entre les événements révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et une politisation du phénomène temporel autour de 1800. Cependant, relativement peu de travaux ont fait de la perception du temps suite à la Révolution française un objet de recherche à part entière. Cet article se propose d’étudier le temps vécu à travers lesMémoires des acteurs et témoins des événements. À partir d’un corpus bien connu par les contemporains du XIXe siècle comme par les historiens de la Révolution, on analysera la dimension temporelle de la narration. Malgré les opinions politiques opposées des Mémorialistes, leurs récits testimoniaux sur la Révolution se ressemblent de manière parfois frappante. Ils reflètent le vécu partagé d’une « nouvelle » ère ainsi que le besoin d’opposer au désordre temporel des événements la narration linéaire.
Historians such as Reinhart Koselleck have insisted on the link between the revolutionary events of the end of the 18th century and the politicisation of time round about 1800. However, few studies have focused on the perception of time after the French revolution per se. This paper purposes to examine the way time is perceived in the Memoirs of agents and witnesses of events. Through a corpus well known to both the Revolution’s contemporaries and its historians, this paper analyses the narrative’s temporal dimension. The Memorialists, despite holding opposite political views, produced testimonies striking at times in their resemblances. Theses similarities reflect the shared perception of a “new” era as well as the need to oppose the lack of temporal order of events with the linearity of narrative.

