Dans un contexte d’explosion des pratiques d’écriture numériques des élèves hors situation scolaire, l’article propose la prise en compte de ce « déjà-là » dans la classe de français. Ancrée en sociolinguistique, la réflexion s’inscrit dans la lignée des travaux menés sur les écrits ordinaires mais emprunte aussi aux cultural studies.  L’écriture numérique non scolaire y est envisagée comme une aubaine pour l’enseignement du français au motif qu’elle offre l’occasion d’étudier linguistiquement une variété spécifique du français écrit et, dans le même temps, d’engager une didactique de la variation langagière dont l’absence est posée comme préjudiciable à la maitrise de la norme. Mais l’article invite aussi à s’intéresser, à travers les témoignages de trois futures enseignantes, à ces écrits narratifs en ligne que sont les fanfictions et aux apprentissages de l’écriture qu’ils engendrent au sein de communautés bienveillantes. Il y a là un champ de recherche encore trop peu investi par les didacticiens du français.