Annales de géographie n° 718 (6/2017)
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À l’échelle mondiale, les firmes transnationales sont à l’origine d’inégalités d’intégration substantielles. Il est bien connu qu’elles dirigent notamment leurs investissements avant tout depuis et à destination des pays du Nord. Peu observées à l’échelle des systèmes de villes, leurs stratégies de localisation placent pourtant les villes dans des positions très diverses : certaines se situent en tête de leurs réseaux, certaines se trouvent très intégrées en accueillant de nombreux investissements, d’autres encore en sont quasiment exclues. Nous observons l’inégale intégration des territoires aux réseaux des firmes étrangères en France, à une échelle plus fine que celle permise par la seule considération des statistiques conventionnelles, et ceci dans une perspective dynamique. Alors que les métropoles sont concernées en tout premier lieu par une mondialisation incluante, les villes plus petites sont engagées dans des trajectoires d’intégration très diverses : marginalité, rattrapage, renforcement et déclin. Ceci a pu être révélé par la décomposition des réseaux de filiation des firmes transnationales via une base inédite des établissements sous contrôle étranger dans les aires urbaines françaises et leur comparaison à un recensement des établissements nouvellement créés depuis 2003.
At an international scale, transnational firms are at the core of major integration inequalities. They conduct their investments first of all from and to the Northern countries. Rarely observed on the urban scale, their investments nevertheless put territories in various positions : some cities are at the top of these networks, some are highly integrated by hosting numerous investments, while others are almost excluded from these networks. Most studies explore conventional data at a macro level. In this paper, territorial inequalities of integration into foreign transnational firms’ networks are observed at a finer scale at a finer scale and in a dynamic perspective in the french system of cities. Metropoles are as expected highly integrated in these networks, but smaller cities are in highly diverse situations : marginality, catch-up, reinforcement and decline of their integration. This has been revealed by studying the breakdown of the transnational firms’ affiliation networks through the building of a database of foreign-controlled establishments in French urban areas and comparing it with a census of new establishments recently opened.