ROMANTISME N° 181 (3/2018)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
OEuvre fondatrice de l’écriture de la couleur locale en Amérique, Old Creole Days (1879) de G.W. Cable interroge les relations entre régionalisme et cosmopolitisme. Si le recueil explore la tension entre deux tropismes opposés – la résistance régionaliste, d’une part, la mainmise par les pouvoirs nationaux ou impériaux, de l’autre –, en explorant la culture locale de la Nouvelle-Orléans, Cable inscrit son projet dans un lieu lui-même cosmopolite, lieu d’échanges complexes entre langues, religions, appartenances nationales ou raciales divergentes. En privilégiant l’ambivalence à une défense étroite du localisme, ces récits révèlent la corruption qui mine les deux bords. Le récit « Jean-ah Poquelin », objet de cet essai, met à mal un schématisme binaire, et suggère une nouvelle forme de cosmopolitisme fondé sur des allégeances multiples et la mémorialisation critique de l’histoire locale.
G. W. Cable’s Old Creole Days (1879), a founding work of American local-color writing, complicates recent accounts of the relations between regionalism and cosmopolitanism. If Cable’s stories play out struggles between regionalist impulses and the forces of larger national, imperial, or global imaginaries, they do so by exploring a “local” New Orleans culture that is itself cosmopolitan, built on complex interchanges between peoples of divergent linguistic, religious, national and racial origins. Privileging ambivalence over a one-sided defense of localism, the stories expose failure and corruption on both sides. The story “Jean-ah Poquelin” uncovers the dark mirroring between these two spatial impulses, problematizing any initial sense of a binary opposition and suggesting a new form of cosmopolitanism founded on multiple allegiances and a critical memorialization of local history.