Revue de l'histoire des religions (4/2018)
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Par « mythe » on entend communément un récit mettant en scène les dieux et leurs activités. L’Égypte ancienne possédait de tels récits, mais ils relèvent plutôt de la littérature de divertissement. Les mythes ne bénéficient presque jamais d’une transcription textuelle détaillée et se présentent essentiellement sous forme de fragments textuels, des « mythèmes », que l’on peut associer entre eux pour reconstruire un canevas narratif plus ou moins élaboré. Les prêtres, les lettrés ont puisé dans un vaste corpus de connaissances théologiques pour composer des textes de natures très diverses : manuels sacerdotaux, textes funéraires, rituels, hymnes et prières, etc., mais les Égyptiens n’ont jamais eu de mythes tels que nous les définissons, et n’ont jamais conçu qu’ils pouvaient en avoir.
The term “myth” is very commonly used to refer to a story about gods and their activities. Ancient Egyptians had such stories, but they belonged to the sphere of entertainment literature. Myths almost never benefited from a detailed textual transcription. They appear mainly as textual fragments, “mythemes”, that one can combine together to reconstruct a more or less elaborate narrative canvas. Priests and lettered persons drew from a vast corpus of theological knowledge to compose texts that were very different in nature: sacerdotal manuals, funerary texts, rituals, hymns and prayers, etc. Egyptians never had myths as we define them, and never conceived that they could have any.