
L'Information géographique (3/2019)
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Il existe en France et notamment en région parisienne plusieurs dizaines d’associations sportives qui s’identifient comme gaies et lesbiennes, ou LGBT-friendly. Cet affichage constitue un marqueur social, discursif, et spatialisé, qui produit des territoires et des groupes. Les dynamiques de protection du groupe, par volonté de gestion d’un risque social, se combinent à des logiques inverses d’exposition, plus ou moins délibérées, liées à des objectifs de reconnaissance sociale. Ces communautés et ces territoires, qui recouvrent pour partie ce que les anglophones ont appelé des safe spaces, sont donc à géométrie variable. L’approche géographique de ces dynamiques repose sur des études notamment françaises et nord-américaines mais aussi sur des observations pendant huit années de participation et d’organisation d’événements liés aux associations LGBT, et sur l’étude notamment statistique de sources primaires variées. Cette méthode permet de mieux appréhender une réalité mouvante, difficile à délimiter, qui est celle de la perception individuelle et collective des discriminations et des territoires à risques. Cet article se concentre sur les caractéristiques des espaces produits dans le cadre du sport gay et lesbien : des territoires rassurants ?
In France and particularly in the Paris region, there are several dozen LGBT or LGBT-friendly sports associations. This display is a social, discursive, and spatialized marker, which produces territories and groups; the practice of gay and lesbian sport results in a specific territorialization. The group sets up protection dynamics, out of a desire to manage a social risk, but combined with more or less deliberate inverse logics of exposure, linked to social recognition objectives. These communities and territories, which partly cover what Anglophones have called safe spaces, are therefore very varied. The geographical approach to these dynamics is based on French and North American studies, but also on observations over eight years of participation and organisation of events related to LGBT associations, and on the statistical study of various primary sources. This method makes it possible to better understand a changing reality, difficult to define, which is that of the individual and collective perception of discrimination and high-risk territories. This paper focuses on the characteristics of spaces produced in the context of gay and lesbian sport: from safe spaces to reassuring territories ?

