
Langages nº 216 (4/2019)
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Les structures pronominales, de par leur polyvalence syntaxique et sémantique, sont particulièrement propices à des phénomènes de réanalyse, voire de grammaticalisation. Notre contribution cherche à décrire les conditions syntaxiques, lexico-sémantiques et cognitives favorables à la réanalyse des constructions pronominales à partir de deux cas types : (i) l’auxiliaire inchoatif se mettre à, que nous interpréterons comme un cas de réanalyse par étapes successives à partir de la structure transitive mettre quelqu’un/quelque chose quelque part ; (ii) le pronominal se voir, qui présente un double parcours de grammaticalisation : un mouvement d’auxiliarisation de diathèse, d’une part, suivi d’un infinitif ou d’un participe passé, un mouvement de copularisation, d’autre part, en passant de la construction à attribut de l’objet (facultatif) à une construction avec attribut du sujet (obligatoire).
French pronominal structures, due to their syntactic and semantic flexibility, are particularly conducive to reanalysis and grammaticalization phenomena. Our contribution aims at describing the syntactic, lexico-semantic and cognitive conditions favorable to the reanalysis of pronominal constructions, on the basis of two case studies: (i) the inchoative auxiliary se mettre à, which we will interpret as a case of reanalysis in successive stages from the transitive structure mettre quelqu’un/quelque chose quelque part; (ii) the pronominal verb se voir, which presents a double grammaticalization path: a movement of auxiliarization on the one hand, when followed by an infinitive or a past participle, a movement of copularization, when taking a predicative complement on the other hand.
