ANNALES DE GÉOGRAPHIE - N°759-760 (5-6/2024)
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Cet article analyse l’organisation et le fonctionnement des marchés foncier et immobilier péri-métropolitains à partir de l’étude de cas de la petite ville de Bonoua située dans la couronne est du Grand Abidjan. L’étude des stratégies et pratiques des opérateurs fonciers qui portent les projets de lotissement permet de reconstituer des chaînes de valorisation foncière et immobilière fragmentaires et met en lumière les mécanismes de conversion des terres agricoles détenues par des lignages familiaux en lotissements urbains. Conséquence de la libéralisation du secteur du logement en Côte d’Ivoire, l’urbanisation de ces périphéries métropolitaines est très rapide et prend la forme d’une prolifération de lotissements initiés par de petits opérateurs privés. Chaque lotissement entraîne la mise sur le marché de nouvelles terres. Ces opérateurs, qui n’ont pas accès au crédit bancaire, financent leurs opérations par la revente constante de lots aux classes moyennes de la capitale et de la diaspora. Le marché qui en découle est fortement spéculatif. Il en résulte une urbanisation lot par lot, au gré des projets individuels, dans des franges urbaines qui ne se densifient que faiblement et qui sont dénuées de planification métropolitaine et de régulation étatique de l’urbanisme.
This article analyzes the organization and functioning of the peri-metropolitan land and real estate markets, based on a case study of Bonoua, a small town localized on the outskirts of Greater Abidjan. Studying the strategies and practices of the land operators behind allotment development projects allow us to reconstruct fragmented chains of land and property development, and sheds light on the mechanisms for converting agricultural land held by family lineages into urban estate. Following the liberalization of the housing sector in Côte d’Ivoire, the metropolis is expanding rapidly in the form of subdivisions initiated by small private operators, with each subdivision leading to the commodification of new land. These operators, who have no access to bank credit, finance their operations by constantly reselling lots to the capital middle classes and the diaspora. The resulting market is highly speculative. The result is plot-by-plot urbanization, based on individual projects, in sparsely densified urban fringes devoid of metropolitan planning and state regulation of urban development.