
ROMANTISME N°207 (1/2025)
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Les keepsakes, recueils de textes en vogue sous la monarchie de Juillet, possèdent un statut éditorial ambivalent. Associés à la saisonnalité des fêtes de fin d’année, ces volumes sont avant tout définis par le raffinement de leurs caractéristiques matérielles – illustration abondante, cartonnages en satin, décors à plaques. Tout en jouant un rôle non négligeable dans la diffusion du romantisme, ces recueils anthologiques font pourtant très tôt l’objet d’une dépréciation critique qui tient vraisemblablement à la fois à l’auctorialité plurielle et contrainte qu’ils mettent en jeu et à la féminisation progressive du personnel scripturaire qui leur est associé. À travers l’étude de quelques bibliographies spécialisées, cet article s’intéressera aux mécanismes de délégitimation susceptibles d’expliquer le statut ambivalent des keepsakes dans l’historiographie littéraire du XIXe siècle.
Keepsakes, the collections of texts in vogue under France’s July Monarchy, have an ambivalent editorial status. Associated with the seasonality of year-end festivities, these volumes are primarily defined by the refinement of their physical attributes – a wealth of illustrations, satin bindings, decorative plates. While playing a not inconsiderable role in the spread of romanticism, these anthologies very soon came under criticism, probably due to the limitations and plurality of their authorship and to the progressive feminisation of those involved in their writing. This article examines a few specialised bibliographies in order to explore the delegitimisation mechanisms behind the ambivalent status of keepsakes in 19th century literary historiography.

