
Le français aujourd'hui n° 157 (2/2007)
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Dans le contexte particulier de l’enseignement de l’écriture universitaire aux États-Unis, plusieurs manières d’utiliser la première personne dans les écrits coexistent. Cet usage du « je », souvent défendu avant l’université est alors permis dans les cours d’initiation à l’écriture universitaire en première année, mais il se trouve de nouveau proscrit dans les cours disciplinaires des années suivantes. Pour les spécialistes de la théorie de la composition, la présence du « je » dans les textes d’étudiants est liée aux débats entre les « expressivistes » et ceux qui cherchent à étudier l’étudiant-écrivain comme celui qu’on initie à l’écriture académique-universitaire. Une fausse dichotomie s’ensuit, entre le « je »-toujours-personnel et l’écriture académique supposée effacer le « je ». En même temps, les spécialistes de l’écriture en première année s’opposent à l’expertise des membres des diverses disciplines. La façon dont le « je »-grammatical représente un « soi » est au coeur de ces débats, sans mettre en question cette relation, qui est loin d’être automatique.