Romantisme n° 138 (4/2007)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
De L’OEuvre à l’oeuvre : de L’OEuvre, roman, à l’oeuvre, cycle des Rougon-Macquart. L’OEuvre, le roman, n’est-il pas une mise en abyme de la grande oeuvre, du projet total ? Ainsi, cette « femme sans tête » que l’on trouve au début de L’OEuvre ne serait-elle pas une sorte de rappel crypté et symbolique, d’une autre « femme sans tête », celle qui se trouve au tout début, à l’origine même des Rougon-Macquart ? Cette figure première qui n’a pas sa tête à elle, cette femme sans tête de l’origine, aura donc ainsi essaimé dans les cent têtes possibles de femmes – et d’hommes – n’ayant pas non plus leur tête à eux, reproduisant tous, sous cent formes diverses, la « fêlure » de l’ancêtre. Et c’est peut-être pour cela qu’ils ne sont tous que des ventres, réduits à des appétits dévorants et dont ils finissent euxmêmes par être dévorés. La femme sans tête : idée peut-être génératrice de l’oeuvre.
From The Work (L’OEuvre) to the work : from The Work, novel, to the work, the Rougon-Macquart cycle. Isn’t The Work, the novel, a mise en abyme of the great work, of the whole project ? We may ask whether that “woman without head” found at the beginning of The Work could be a sort of remembrance – crypted and symbolic – of another “woman without head” we find at the very beginning, the actual origin of the Rougon-Macquart ? That first figure that lost the head, that woman without head at the beginning, would have developed into the hundred possible heads of women – and men – who lost the heads too, all of them reproducing, in a hundred different forms, the “cleft” of the ancestor. And that is probably why they are all simply bellies, reduced to a devouring appetite and ending up being devoured themselves. The woman without head : the idea that may be the generating idea of the work.