Romantisme n° 147 (1/2010)
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Cette communication se propose d’identifier la « génération de 1830 » à travers ses rapports avec l’intime et l’intimisme. Le goût de l’intime qui caractérise cette génération se manifeste dans les pratiques nouvelles d’écriture de soi que sont lettres et journaux intimes. Il est relayé et amplifié par la voix d’écrivains qui vont faire de ce tropisme intimiste un trait générationnel. Si le repli dans le champ de l’intériorité est producteur de nouvelles valeurs existentielles et esthétiques, il est aussi vécu par les contemporains de Musset comme une malédiction de l’Histoire. Dans cette cristallisation de l’image d’une génération « condamnée à l’intime », George Sand et Sainte-Beuve sont des opérateurs essentiels. À travers les analyses et les représentations qu’ils tendent à leurs contemporains dans leurs préfaces, leurs articles mais aussi dans leurs fictions, qui relèvent de ce qu’on appelle alors « l’école intime », ils ont contribué à forger une conscience générationnelle.
This essay aims to identify the 1830 generation through its relationship with the notion of intimacy. The taste for intimacy that characterizes this generation is reflected in new practices of autobiographical writing such as letters and diaries. If the withdrawal in the field of interiority produces new existential and aesthetic values, it is also experienced by Musset’s contemporaries as one of the curse of History. George Sand and Sainte-Beuve are largely responsible for this representation of a generation « doomed to intimacy ». The analysis and the images they supply to their contemporaries in their prefaces, their essays and their novels falling into the so-called « école intime » have helped to create a generational awareness.