
Histoire, économie & société (4/2010)
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En 1960, la Générale Aéronautique Marcel Dassault (maintenant Dassault Aviation) réalisa un coup formidable lorsque le gouvernement australien annonça sa décision d’acheter plus de 100 Mirage III pour moderniser son armée de l’air. Ce n’était pas le premier succès du Mirage à l’exportation, mais ce contrat assuma une importance toute particulière pour la politique étrangère de la France. La compétition pour l’obtention du contrat australien avait tous les attributs d’une revanche entre la France et les États-Unis qui s’étaient opposés peu de temps auparavant pour le marché OTAN. Le Mirage III avait alors perdu face au Lockheed F-104 Starfighter et ce dernier était donné grand favori en Australie. Le succès français y fut donc aussi complet qu’inattendu. Il révéla ainsi le potentiel du Mirage III à l’exportation et les avantages diplomatiques dont la toute jeune Cinquième République pouvait en retirer. Le Mirage III fut utilisé de manière efficace en tant qu’instrument de la politique étrangère française pendant vingt ans pour maintenir et étendre l’influence de la France de par le monde, et saper la politique des blocs pratiquée par les superpuissances pendant la Guerre Froide.
In 1960, Générale Aéronautique Marcel Dassault (now Dassault Aviation) scored a major coup when the Australian Government announced its decision to procure over 100 Mirage IIIs to modernize its air force. It was not the first export success of the Mirage III, but this deal assumed considerable importance for French foreign policy. The competition for the Australian contract played out like a rematch of the contest for the NATO market that had opposed the Mirage III and the U.S. Lockheed F-104 Starfighter and saw the victory of the latter. The French success in Australia was as complete as it was unexpected. As such, it revealed the export potential of the Mirage III and the diplomatic advantages the new Fifth Republic could draw from it. The Mirage III was used effectively as an instrument of foreign policy for the next two decades to maintain and spread France’s influence around the world, and undermine superpower politics in the age of the Cold War.

