
Romantisme n° 151 (1/2011)
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Cet article met en avant les nombreuses correspondances qu’entretiennent les poèmes d’Arthur Rimbaud et de Tristan Corbière. Dans la plupart des cas, aucun des deux auteurs n’avait connaissance du travail de l’autre au moment de la rédaction de son texte. Un fait retiendra spécifiquement notre attention : les analogies les plus troublantes avec Les Amours jaunes de Corbière se trouvent dans des oeuvres de Rimbaud qui ne nous sont connues que par des manuscrits de la main de Verlaine, peut-être réécrits de mémoire bien après leur date de création. La fiabilité de ces « copies » verlainiennes est incertaine et fait l’objet de débats au sein de la critique rimbaldienne. Dans ce contexte, les « échos » corbiériens, au sein de poèmes de Rimbaud, pourraient être le signe d’une intervention de Verlaine dans les textes qu’il nous transmet. L’article constate à quel point les deux poètes semblent se mêler dans l’esprit de Verlaine, par exemple lorsqu’il les évoque dans ses Poètes maudits.
This article highlights the many correspondences between the poems of Arthur Rimbaud and of Tristan Corbière. In most cases, neither author was aware of the work of the other at the time when he wrote his text. One fact in particular captures our attention : the most disturbing analogies with Corbière’s Les Amours jaunes are to be found in the works of Rimbaud that are only known to us from the manuscripts in the handwriting of Verlaine, perhaps rewritten from memory well after the date when they were written. The reliability of these “copies” from Verlaine is uncertain and has been the subject of discussions in the milieu of Rimbaud critics. In this context, the “echoes” of Corbière within the poems of Rimbaud could be a sign of Verlaine’s intervention in the texts that he has transmitted to us. The article points out the extent to which the two poets seem to be mixed up in Verlaine’s mind, when he mentions them in his Poètes maudits for example.

