Carrefours de l'éducation n° 33 (1/2012)
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« S elon que les pratiques syndicales sont pensées en relation avec la division de la société en classes et les rapports de classes ou avec le processus de professionnalisation conçu comme conquête, défense et amélioration collective d’un statut par un groupe professionnel », le syndicalisme enseignant prend des formes contrastées. En Afrique du Sud, le contraste est lié au fait que le syndicat aujourd’hui le plus représentatif est né dans les luttes antiapartheid alors que ses principaux rivaux constituaient davantage des associations professionnelles liées au pouvoir en place. Avec le changement politique de 1994, la situation s’inverse, les liens étroits entre le SADTU (South African Democratic Teachers’ Union) et le nouveau pouvoir dominé par l’ANC (African National Congress) se confirment dans un climat qui n’échappe ni aux tensions ni aux conflits qui se traduisent par des grèves importantes et répétées alors que le NAPTOSA (National Professional Teachers’ Organisation of South Africa) et le SAOU (Suid-Afrikaanse Onderwyse Unie) soutiennent certaines de ces actions sur des bases idéologiques qui restent cependant assez distinctes. On peut donc se demander si, avec le temps, la perspective d’un rapprochement syndical articulant unionism et professionalism est envisageable.
“Depending on whether unions’ practices are seen as linked to class distinctions and class struggle in society, or to the process of professionalization seen as the conquest, defence and collective improvement of a status by a professional group” (A. Robert, 1995), teachers’ unionism takes on different, contrasting forms. In South Africa, the contrast results from the fact that the main teachers’ union today was born during the struggle against apartheid while its major rivals were mainly professional associations linked to the apartheid government. After the 1994 political change, the situation was reversed; the tight links between the SADTU (South African Democratic Teachers’ Union) and the new government dominated by the ANC (African National Congress) found themselves confirmed in a climate nonetheless characterised by social conflict and important and repeated strikes, to which the NAPTOSA (National Professional Teachers’ Orga nisation of South Africa) and the SAOU (Suid-Afrikaanse Onderwyse Unie) often lend their support, but with somewhat different ideological background. This leaves open the question of whether, with the passage of time, the prospect of reconciling these two perspectives, mixing unionism and professionalism, is possible.