Le Français aujourd'hui n° 192 (1/2016)
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C’est bien connu, en grammaire, on enseigne des notions. Quel peut donc être l’intérêt d’aborder les éléments de la langue comme des concepts ? Quelles démarches mettre en oeuvre pour favoriser cette conceptualisation chez les élèves ? Pour répondre à ces questions, l’article dresse un inventaire des difficultés que rencontrent les enseignants, en particulier les enseignants novices désirant concevoir, conduire et évaluer des séances de grammaire, ou des activités mettant en oeuvre des points de grammaire. Relevant de problèmes d’organisation, de choix grammatical, de démarche, ces difficultés gravitent autour des connaissances (savantes, de l’enseignant, à transmettre...), de la transmission, du dispositif et des outils. L’étude analyse ces différents noeuds en identifiant les sources de blocage, à l’aide d’exemples précis. Elle révèle ainsi l’intérêt de considérer les notions grammaticales comme des concepts, au plan linguistique mais surtout didactique, en s’inspirant des travaux de B.-M. Barth et G.-D. de Salins. Elle se conclut en justifiant ce travail de conceptualisation grammaticale, qui permet de rompre avec un enseignement magistral qui repose sur la seule mémorisation, n’implique pas intellectuellement l’élève et, conséquemment, ne lui permet ni un apprentissage efficace ni une réelle autonomie. Or, en agissant au niveau des processus cognitifs, la démarche décrite – et inspirée des travaux de J.S. Bruner – permet aux élèves d’aboutir à l’abstraction, favorise l’acquisition de concepts et les aide à transférer leurs connaissances dans d’autres situations.