
Romantisme n° 173 (3/2016)
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Le présent article vise à démontrer l’étendue de l’originalité de la pensée de Germaine de Staël sur le suicide dans ses Réflexions sur le suicide. Régulièrement abordé par Staël tout au long de son oeuvre, dans ses fictions et ses essais, le suicide est finalement théorisé d’une façon inédite à la fin de sa vie. Le concept d’enthousiasme est mobilisé pour proposer une sagesse du « savoir-souffrir » qui permet de dépasser la tentation du suicide par le consentement à la négativité de l’existence. Ce traitement enthousiaste de la souffrance et l’adhésion au destin anticipent le concept d’amor fati tel qu’il sera repris plus tard par Nietzsche.
This paper focuses on the extent of Germaine de Staël’s originality in her thinking about suicide in her Reflections on suicide. Suicide was a recurrent theme throughout her works, whether fiction, or essays, and Mme de Staël finally theorised it at the end of her life. The concept of enthusiasm is mobilised in order to conceive of a “knowing how to suffer” which enables going beyond the temptation of suicide by accepting the negativity of existence. This enthusiastic embracing of suffering and adherence to personal destiny anticipates the concept of amor fati as Nietzsche was to take it up later.

