Cet article se propose de traiter la thématique du dossier à travers la figure de l’enseignant débutant du secondaire en France. Il s’appuie sur les résultats d’une recherche menée dans le cadre d’un travail de thèse. Celle-ci s’inscrit dans la lignée des travaux menés avec une démarche clinique d’orientation psychanalytique. Si l’on suit L.-M. Bossard, il semble que l’enseignant est susceptible, dans le temps de son début de carrière, de traverser une « crise d’adolescence professionnelle ». Reprenant cette proposition et la caractérisation de l’enseignant débutant comme « adolescent professionnel » ma recherche s’est centrée sur la possible réactivation chez l’enseignant débutant lors de son passage d’étudiant à enseignant, d’éléments propre à l’adolescence et notamment en lien avec sa bisexualité psychique interne. Mon matériel est constitué d’entretiens cliniques de recherche couplés à des observations « ultra-cliniques ». En appui sur un extrait de mon corpus, j’indiquerai comment, chez l’enseignant pris dans le moment de son début de carrière, la confrontation à l’adolescence de ses élèves semble pouvoir réactiver certains éléments de sa propre crise adolescente. Ce jeu de miroir entre un enseignant débutant aux prises avec sa propre adolescence professionnelle et des élèves adolescents peut être source de difficultés tant chez l’enseignant que chez les élèves. Comment dès lors ces professionnels débutants peuvent-ils aider les adolescents qui leur sont confiés à vivre avec la part de conflit et d’ambivalence propre à l’adolescence ? J’avancerai quelques propositions de compréhension de la façon dont peut se jouer pour un enseignant du second degré la sortie de « l’adolescence professionnelle » vers un stade d’« adulte professionnel ». Ces hypothèses s’articulent autour d’une tentative de transposition chez l’enseignant de la notion de parentalité psychique interne.