Annales de Géographie n° 695-696 (1-2/2014)
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Le succès croissant, depuis la fin des années 1960, des films de zombies, atteste de leur capacité à entrer en résonance avec les préoccupations de la société nord-américaine, ce que confirme la réappropriation par Hollywood de ce genre issu du cinéma indépendant. Cet article analyse en détails six films réalisés par George Romero, précurseur du genre. Il montre que la figure du zombie s’inscrit dans un mouvement d’identification par la société nord-américaine d’une altérité nouvelle car interne, génératrice d’une menace inédite contre sa cohésion. Corollairement, les films de zombies reposent sur une logique de retranchement de leurs personnages, de mise à distance immunitaire de l’Autre, et véhiculent les représentations d’un espace dénué de sens et désocialisé, traduction de l’effondrement de l’état de droit et d’une angoisse existentielle face à une perte de sens de l’espace.
Since the 1960s, the growing success of zombie movies shows their link with the concerns of US society, which is corroborated by Hollywood’s appropriation of this initially independent genre by. This article is based on a thorough analysis of six movies directed by George Romero, who created the genre. It shows that the zombie corresponds to a new form of otherness identified by American society within itself and threatening its cohesion. As a consequence, zombie movies rely on a logic of entrenchment of their characters, who get immunity to the Other by keeping them at bay. They also convey representations of a meaningless and desocialized space, exemplifying the collapse of the rule of law as well as an existential anxiety facing increasingly meaningless spaces.