Après avoir mis à jour les pratiques militantes et les formes d’engagement des militants pionniers de l’économie alternative issues d’un habitus militant d’origine chrétienne, cette contribution interroge, de manière exploratoire, l’actualité de ces pratiques et de ces formes d’engagement spécifiques au sein des décroissants. Après un retour plus méthodologique sur la constitution du corpus d’observation à la base de cet article, l’auteure s’interroge sur les contradictions apparentes entre la manière dont les militants de la décroissance interrogés se désignent et les pratiques qu’ils revendiquent. Elle réfléchit aussi à la localisation des territoires d’engagements qui semblent se déplacer d’un « activisme urbain » (dans les années 1980-1990 pour l’économie alternative) à un « activisme rural » (dans le cas des pratiques militantes actuelles des décroissants). Enfin elle met en discussion la proposition de Cyril Di Méo présentant la décroissance comme un projet religieux.