Annales de géographie n° 713 (1/2017)
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À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la géographie universitaire française est féminisée à hauteur d’un tiers de ses étudiants, mais ses enseignants sont encore tous des hommes. Dix ans plus tard, les premières titulaires sont nommées et l’Union géographique internationale voit accéder à sa vice-présidence l’une des pionnières francophones de la discipline. À la fin des années 1950, on constate à la fois peu de changements du point de vue de la présence féminine dans les facultés, et l’émergence de nombreuses enseignantes et chercheuses, destinées à devenir des personnalités dominantes de la discipline. L’objectif de cet article est de décrire et d’expliquer les mutations à l’oeuvre pendant les années 1940 et 1950, ouvrant la voie à une nouvelle génération, née dans les années 1920, entrant dans la carrière aux lendemains de la guerre et connaissant des trajectoires souvent marquées par le succès. Il s’agira notamment d’évaluer certains effets de changements structurels (agrégation de géographie, CNRS), la diversité des situations locales et la réalité de cette amélioration dans l’accès de géographes féminines à la carrière de géographe académique.
Just before World War Two, one third of the geography students in France were women, but all university teachers were men. Ten years later, the first women professors were appointed in Lille and Grenoble universities, and one of the French-speaking pioneer female geographers became vice-president of the International Geographical Union. Around 1960, the feminine part of the French academic community was still low, but a greater number of women teachers and researchers became apparent who later were to become dominant. This article aims at describing and explaining certain changes in French academic geography of the 1940s and 1950s, and the way a new generation of women, born in the 1920s, rose up, entering the discipline just after the war and pursuing successful careers. The article also assesses the consequences of the creation of new job opportunities (geography agrégation, National Centre for Scientific Research - CNRS), the diversity of local situations and the general but contrasting improvement of the professional situation for women geographers.