Annales de géographie - N° 733-734 (3/2020)
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Jusqu’à maintenant les auteurs se revendiquant de « droit et géographie » ont adopté une position critique à l’égard du positivisme juridique, affirmant qu’il fallait abandonner les comparaisons classiques réduites à des normes étatiques à l’intérieur de frontières nationales. Après avoir clarifié les définitions possibles du positivisme juridique, cet article entend faire la part entre les reproches justifiés adressés à la notion ancienne de « familles de droit » et les apories auxquelles conduisent les idées radicales de dépassement des frontières et de complète autonomie des ordres juridiques non étatiques. Plaidant pour un pluralisme, dans lequel ordres juridiques étatiques et non étatiques interagissent, l’article propose de renouveler la géographie du droit sur deux terrains. Le premier consiste à établir de nouvelles grilles de lecture pour comparer les systèmes juridiques des États. Le second correspond à la comparaison des différentes formes de zonage à l’intérieur des États. L’élaboration de cartes à titre d’hypothèses paraît particulièrement adaptée à ces collaborations entre droit et géographie qui pourrait conduire à une réflexion sur la densité des conflits juridiques.
Until now, the advocates of » Law and Geography » have adopted a critical viewpoint towards legal positivism : they have claimed that one has to abandon the classical comparison reduced to state norms inside national frontiers. After clarifying the possible definitions of legal positivism, this article tries to strike a balance between the justified reproaches towards the old notion of « legal families » and the shortcomings to which the radical ideas of extending beyond national borders or those of complete autonomy of non-state legal orders. Pleading for a pluralism, in which the state and non-state legal orders are interacting, the paper proposes to relaunch legal geography on two fields. The first one consists in establishing new tools for reading and comparing the legal orders of States. The second one corresponds to the comparison of different forms of zoning organized by legal norms inside the States. The making of maps presenting sets of hypotheses seems particularly adapted to these types of collaboration between law and geography that could lead to a reflexion about the density of legal conflicts.