ANNALES DE GÉOGRAPHIE - N° 745 (3/2022)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Bora Bora est la vitrine touristique de la Polynésie française. C’est l’île des Raromatai1 qui connaît la croissance démographique la plus soutenue notamment grâce à un solde migratoire positif. Alors que depuis la fin des années 2000, Tahiti et le reste de la Polynésie française connaissent globalement une crise économique, Bora Bora semble être plus épargnée et conserve une dynamique de développement économique. En effet, selon les données de l’ISPF, ce serait près de 300 nouvelles entreprises qui seraient recensées sur la période du 1er janvier 2013 au 1er janvier 2016. L’enjeu de cet article est de montrer comment se développe cet entreprenariat. Qui sont ces entrepreneurs ? Sont-ils originaires de l’île ou viennent-ils de l’extérieur ? En quoi l’analyse de leur statut dans le lieu, leur trajectoire personnelle et spatiale, leur capital social, spatial, mobilitaire permet de comprendre leur capacité à entreprendre c’est-à-dire leur capital d’entrepreneuriat ? L’article soulignera les doubles logiques à l’oeuvre dans le développement économique insulaire : logiques d’opportunisme des populations locales qui s’appuient sur l’attractivité touristique de l’île pour développer une activité plus ou moins en lien avec le tourisme et logiques exogènes de néo-entrepreneurs venus de l’extérieur qui selon leur profil vont avoir plus ou moins de mal à s’insérer dans le tissu économique et social de ce territoire insulaire.
Bora Bora is the tourism showcase of French Polynesia. This is the island of Raromatai where the population growth is the most important, with a positive migration balance. While Tahiti and the rest of French Polynesia have been experiencing an overall economic crisis since the late 2000s, Bora Bora seems to be more spared and maintains a dynamic of economic development. According to ISPF data, nearly 300 new companies were registered in 2016. The challenge of this article is to show how this entrepreneurship develops. Who are these neo-entrepreneurs ? Are they from the island or do they come from outside ? How does the analysis of their status in the place, their personal and spatial trajectory, their social, spatial and financial capital make it possible to understand their ability to run businesses, or in other words, how they harness their entrepreneurial capital ? The article highlights the dual logics at work in island economic development : logics of opportunism of local populations who rely on the tourist attraction of the island to develop an activity more or less related to tourism and exogenous logics of neo-entrepreneurs from outside who according to their profile will have more or less difficulties to get involved in the economic and social dynamics of this island territory.