ANNALES DE GÉOGRAPHIE - N° 748 (6/2022)
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Dans un contexte d’austérité et de crise économique, les pouvoirs publics sont contraints d’adapter leurs propres pratiques, de « bricoler » des dispositifs d’intervention et parfois de s’inspirer de pratiques informelles, déployées en marge des politiques publiques. À travers l’analyse de l’institutionnalisation du modèle des tiny homes villages à Portland pour loger des sans-abri, cet article vise à saisir dans quelle mesure ces pratiques informelles se diffusent dans l’action publique et reconfigurent les politiques de gestion du sans-abrisme. Cet article met notamment en lumière le fait que si la dimension politique des villages a été fondamentale dans leur régularisation, les modalités de leur institutionnalisation et de leur déploiement officiel peuvent dépolitiser leur mode de fonctionnement et reproduire certaines limites déjà associées à l’hébergement d’urgence traditionnel.
In a context of austerity and economic crisis, public authorities are forced to adapt their own practices, to create low-cost social policies and sometimes to draw inspiration from informal practices. Through the analysis of the institutionalization of the tiny home village model in Portland as a means to house the homeless, this article aims at understanding the extent to which these informal practices spread into public policies and reconfigure the governance of homelessness. The paper points out that, although the political dimension of the villages was fundamental in their regularization, the modalities of their institutionalization and their official deployment can depoliticize their functioning and reproduce certain limitations already associated with congregate shelters.