L'Information géographique (2/2019)
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Villa Urquiza et Villa del Parque, barrios (quartiers) du péricentre de la ville de Buenos Aires lotis au mitan du vingtième siècle, sont des espaces résidentiels occupés principalement par les classes moyennes. Comme beaucoup d’autres barrios, ils furent longtemps caractérisés par leur vie sociale et économique locale, ainsi que par leur morphologie où prédominaient de façon quasi absolue les maisons individuelles. Depuis le milieu des années 2000, ces espaces connaissent une intense activité immobilière, qui a modifié radicalement leur physionomie, par la généralisation des immeubles d’habitation dans plusieurs zones. Les évolutions architecturales de ces espaces sont intimement liées aux mutations de la production de la ville, comme aux pratiques et représentations des leurs habitant.e.s. Les mobilités quotidiennes dans la métropole se font plus nombreuses et sinueuses, participant à l’émergence d’archipels de lieux – structurés par les pratiques différenciées des habitant.e.s – qui bouleversent la façon d’habiter le barrio et la ville. Plus profondément encore, ce sont les modalités d’appropriation du quar-tier qui se sont radicalement transformées : des pratiques aux représentations, les habitant.e.s semblent n’avoir plus véritablement prise sur la production des espaces où elles et ils résident.
Villa Urquiza and Villa del Parque are two barrios (districts) in the centre–periphery of the city of Buenos Aires, which have been partitioned in the middle of the twen-tieth century. These two districts are residential spaces mainly occupied by the middle-class. As many other districts, Villa Urquiza and Villa del Parque have been characterised for a long time by their local socio-economy, and by their morphology – individual housing was almost entirely predominant. Since the mid-2000s, there has been considerable real estate activity that has radi-cally modified the districts’ physiognomy through the dissemination of residential complexes in several areas. The architectural evolutions of these spaces are intimately linked to the mutations of urban production as well as to the practices and representations of their inhabitants. Daily mobility in the metropolis is indeed more frequent and sinuous. It participates in the emergence of archipelagos of places – structured by the differentiated practices of the inhabitants – which disrupt the way of living in the barrio and the city. At a more profound level, the modalities of appropriation of the district have radically changed. From the daily practices to symbolic representations, inhabitants cannot engage anymore in the production of the spaces they live in.