Annales historiques de la Révolution française n° 355 (1/2009)
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L’année 1789 est une année essentielle pour le développement de la presse parisienne et provinciale et dès 1790, des journaux affirment leur sensibilité et leur identité religieuses. Malgré la revendication contenue dans certaines appellations, il n’est pas aisé de délimiter l’ensemble des titres d’une presse que l’on pourrait qualifier de « catholique ». Les événements font émerger deux positionnements principaux : l’un en faveur des réformes, donc de la Constitution civile du clergé, et l’autre s’opposant à celle-ci, qui organise la résistance sous le Directoire et plaide pour la soumission à Rome. S’ils sont peu nombreux à consacrer l’intégralité de leur journal à la seule religion, ces journaux ne demeurent pas moins surveillés que les autres feuilles et doivent subir plusieurs fois les désagréments répressifs des autorités. Au-delà de la simple critique des lois religieuses, ils ébauchent parfois un projet de société adapté aux premières réformes et aux besoins des fidèles dans lequel croyants et religieux doivent trouver leur place. Les auteurs, anonymes ou ecclésiastiques reconvertis dans l’entreprise de presse, défendent principalement les questions doctrinales dans l’espoir de conserver ou d’attirer à eux un public séduit par leur programme dans lequel la religion prendrait toute sa place. Pour cela, les deux camps se répondent par articles interposés sur chaque point de polémique religieuse en utilisant dans leurs colonnes les mêmes procédés journalistiques : entre autres, les annonces d’ouvrages religieux, la publicité des serments ou des rétractations.