Annales historiques de la Révolution française nº394 (4/2018)
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Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le marquis de Mirabeau, connu à travers l’Europe comme « l’ami des hommes » et le premier disciple de l’école physiocratique, se lie aux élites politiques du grand-duché de Toscane et s’intéresse de près aux réformes conduites par le gouvernement de Pierre-Léopold. En 1769, la relation entre le grand-duc et les physiocrates est consacrée officiellement par la décision de Mirabeau de dédier son nouvel ouvrage, Les conomiques, au prince de Florence. Il propose alors à celui qu’il qualifie de « Salomon du midi » ou encore de « prince pasteur » de recourir à l’usage de son manuel dans sa pratique du pouvoir. Cette étude vise à souligner la place centrale, et peu étudiée, occupée par Mirabeau, d’une part, dans la réception et l’application des théories physiocratiques par les dirigeants toscans ; d’autre part, dans la perception bienveillante de la politique réformatrice de Pierre-Léopold par les monarques, administrateurs et penseurs de l’Europe des Lumières.
In the second half of the eighteenth century, the marquis de Mirabeau, known across Europe as « the friend of men » and the first disciple of the physiocratic school, was linked to political elites in the Grand Duchy of Tuscany, and took a close interest in the reforms introduced by the government of Pierre-Léopold. In 1769, the relationship between the Grand Duke and the physiocrats was consolidated officially by Mirabeau’s decision to dedicate his new work, Les économiques, to the Prince of Florence. He then proposed to the man he dubbed the « Salomon of the midi » or even « the pastor prince » to use this manual in his exercise of power. This article aims to underscore the central place, still little studied, held by Mirabeau in the reception and application of physiocratic theories by the leaders of Tuscany, as well as to examine the benevolent perception of the monarchs, administrators, and thinkers in the European Enlightenment towards of the politics of reform undertaken by Pierre-Léopold.