Annales historiques de la Révolution française Nº398 (4/2019)
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Dans un Midi de la France échaudé par les complots contrerévolutionnaires, avérés ou fantasmés, la crise politique qui affecte Avignon et le Comtat trouve une résonnance toute particulière. Loin de se cantonner aux territoires pontificaux, la « guerre civile » comtadine s’exporte dans le royaume de France qu’elle contribue à déstabiliser. Le présent article se propose de faire un pas de côté, en observant la crise comtadine au prisme des territoires français limitrophes. Il s’agira de montrer comment la circulation des idées (propagande des deux « partis ») et des hommes (députés, Gardes nationales, clubistes) favorise à la fois la construction de nouvelles identités politiques et génère des conditions propices à radicaliser une partie des acteurs. Enfin, le recours à la micro-analyse politique permettra de montrer, à travers l’exemple d’Orange, comment la crise comtadine conditionne, en partie, les trajectoires politiques locales.
In a South of France aflame with counterrevolutionary plots, real or imagined, the political crisis affecting Avignon and the Comtat had a particular resonance. Far from limited to the pontifical territories, the Comtadine « civil war » was exported to the Kingdom of France, which it helped to destabilize. This article offers a different angle of analysis by observing the Comtadine crisis from the perspective of neighboring French territories. The aim will be to show how the circulation of ideas (propaganda from the two « parties ») and men (deputies, national guards, clubbists) promoted both the construction of new political identities, and generated conditions conducive to radicalizing some of the personalities of the time. Finally, the use of politicalmicro-analysis will make it possible to show by the example of Orange how the Comtadine crisis conditioned, in part, local political trajectories.