La « bagarre » de Nîmes est un affrontement entre gardes nationaux concurrents qui dégénère en un massacre, du 13 au 16 juin 1790. Cet événement local éclate durant les premiers temps de la Révolution franc¸aise et oppose deux camps en présence : d’un côté, des patriotes plutôt protestants et de l’autre, des bourgeois et des travailleurs plutôt catholiques, certains opposés à la Révolution. À défaut d’avoir la mainmise sur la municipalité, dont la liste élue est catholique, les protestants investissent la garde nationale jusqu’à ce qu’une légion parallèle soit imposée aux autorités municipales par le clan catholique de Franc¸ois Froment. Alors que les tensions sont vives entre ces deux corps armés, l’élection du directoire du district déclenche un affrontement dont les civils sont aussi victimes : le massacre s’étend sur trois journées sanglantes marquées par des violences extrêmes intolérables, auxquelles l’Assemblée nationale et la justice locale peinent à donner une réponse.