Histoire, Économie & Société (4/2019)
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L’histoire politique et sociale des officiers français à l’époque républicaine a mis en évidence un rapport particulier de ceux-ci au politique. En leur sein, les officiers des états-majors généraux représentent un groupe socioprofessionnel spécifique, exerçant leur activité au service ou à proximité immédiate de décideurs gouvernementaux. Dans les années trente, la plupart d’entre eux, d’opinions globalement conservatrices, étaient familiers du monde politique et parlementaire. La victoire électorale du Front populaire généra cependant durant le second semestre 1936 une véritable « psychose » alimentée par les rumeurs de putsch communiste lancées par les milieux d’extrême droite. L’apaisement survint dès les premières semaines de l’année 1937. Finalement, l’historien doit constater que les officiers des états-majors généraux demeurèrent légalistes en dépit de tentations.
The social and political history of French army officers in the republican period brings to light their special relationship with the world of politics. General staff officers constituted a distinctive socioprofessional group given their close service or work with government decision-makers. In the 1930s, most of them shared conservative opinions and were in touch with political and parliamentary figures. In the second half of 1936, the electoral gains scored by the Popular Front created an atmosphere of near « psychosis » fed by rumors of a communist putsch circulated by factions on the far right. Tensions only subsequently eased in the opening weeks of 1937. Ultimately, historians should recognize that the general staff officers remained loyal to the legal government despite temptations to behave otherwise.