Revue d'histoire des sciences - Tome 61 (1/2008)
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Plus ancien représentant d’une remarquable génération d’astronomes qui émergea dans les années (1730 à 1755), Grandjean de Fouchy était, semble-t-il, idéalement placé pour percevoir l’évolution institutionnelle et sociale de sa discipline, ainsi que le rôle qu’elle joua, au Siècle des lumières, comme symbole de la rationalité scientifique. En fait, c’est Jean III Bernoulli qui fut le premier à donner un inventaire analytique de ce qu’il qualifia lui-même de « république astronomique» (1776). En confrontant cet inventaire avec ce que l’historien d’aujourd’hui peut dire des principaux astronomes de la période 1700-1830, cet article s’efforce de mieux cerner ce que le XVIIIe siècle a apporté de nouveau à l’organisation pratique d’une science astronomique qui se trouvait depuis longtemps au coeur de la philosophie naturelle, et qui joua dès la fin du XVIIe siècle un rôle moteur dans la constitution de ce qu’il est convenu d’appeler la science moderne.
Grandjean de Fouchy, one of the older representatives of a noteworthy generation of astronomers which arose between (1730 and 1755), was probably ideally placed to describe the evolution of his discipline towards a professional practice and to perceive its role as a symbol of rational scientific thinking during the Enlightenment. In fact, it was Johann III Bernoulli who gave the first analytical record of that community of scientists which he named the « astronomical republic » (1776). Confronting this record with the prosopographical data that we can collect today about the main astronomers of the period 1700 to 1830, the author tries to discern what the 18th century has added to the practical organization of astronomy and how that science, already placed at the heart of natural philosophy, played a leading role in the emergence of modern science from the late 17th century onwards.