Revue d'histoire des sciences - Tome 67 (2/2014)
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Au début du XXe siècle s’est déroulée une controverse au sujet de la logique et de sa capacité à rendre compte des raisonnements mathématiques. Cette controverse, qui a opposé Henri Poincaré et Bertrand Russell et à laquelle toute une série de penseurs ont pris part, touche à la notion de nombre et à la possibilité d’en donner une définition logique. Le débat n’a pas manqué de déborder le cadre strict de l’arithmétique et s’est élargi à plusieurs branches des mathématiques, dont la géométrie, posant la question de la pertinence des conceptions philosophiques traditionnelles. L’objet du présent article est d’examiner ce moment particulier dans le développement de la discipline, qui correspond au passage d’une logique philosophique à une logique mathématique. On constate alors que si les épistémologues français se sont majoritairement détournés du logicisme, ce n’est pas faute de s’y être intéressés.
The beginning of the 20th century witnessed a controversy over logic and its ability to account for mathematical reasoning. This controversy, which opposed Henri Poincaré and Bertrand Russell, and in which participated several scholars, involved the concept of number and the possibility of providing a logical definition. The debate went beyond the framework of arithmetic to include several branches of mathematics, in particular geometry, raising the question of the relevance of the traditional philosophical conceptions on offer. The aim of this paper is to examine a particular moment in the development of the field, corresponding to the transition from philosophical logic to mathematical logic. It appears then that if French philosophers in the main turned away from logicism, this was not due to a lack of interest.