Revue de l'histoire des religions (2/2020)
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Cette contribution s’intéresse à la nature des dieux dans l’Orient ancien à la lumière de la théologie négative. L’analyse des sources suméroakkadiennes datées du IIIe millénaire av. n. è. montre qu’une divinité est distincte de tout autre créature. Une divinité, bien qu’immanente et résidant à l’intérieur du cosmos, n’est pas une création seconde, elle n’est pas la création d’une autre entité. Une divinité peut être considérée comme une forme d’existence permanente dans le cosmos, tandis que toutes les autres créatures, humaines ou animales, peuvent être considérées comme des développements secondaires. Cette compréhension ancienne d’un dieu immanent en Mésopotamie n’évoluera que tardivement au Ier millénaire avec l’apparition du concept de la transcendance divine en particulier au Levant puis avec l’émergence du christianisme.
The paper discusses the nature of Ancient Near Eastern gods from the perspective of negative theology. It is based on the analysis of several 3rd-millennium Sumero-Akkadian sources showing that a god or a higher divine creature was distinct from all other living beings. A god – although immanent and residing inside the cosmos – was not a secondary idea or a creation of another being. A god can be seen as a natural idea or permanent form of existence in the cosmos while all other creatures such as men or animals can be considered later secondary developments. This Ancient Mesopotamian understanding of an immanent god residing inside the universe would only change with later first-millennium ideas of a divine being from Israel and later in Christianity, where a new supernatural or transcendent God emerged.