Revue de l'histoire des religions (4/2017)
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La dichotomie pur/impur fait partie de la logique intrinsèque des religions anciennes, y compris le christianisme. Ce dispositif symbolique, qui permet d’établir ce qui est à l’intérieur et ce qui est hors du système, s’est révélé très efficace dans des contextes polémiques. Le vocabulaire de l’impureté, de la contamination, de la pollution, de la contagion, de la saleté, du dégoût, a été utilisé pour caractériser les religions des autres. Dans cet article on analyse trois exemples de cette stratégie polémique de la part d’auteurs chrétiens. Selon l’auteur, Firmicus Maternus, Jean Chrysostome et Shenouté n’utilisent pas ce vocabulaire de façon métaphorique. Leur attitude – qu’ils partagent avec les Juifs et les « païens » – suppose une peur de la souillure qui est réelle, concrète, physique.
The dichotomy pure/impure is a part of the inherent logic of ancient religions, including Christianity. This symbolic mechanism, which makes it possible to establish what is within and what is without the system, is very powerful in polemical contexts. The vocabulary of impurity, pollution, contamination, filth, disgust, is used in order to characterize other religions. This article focuses on three examples of this polemical strategy being used by Christian authors. The author argues that Firmicus Maternus, John Chrysostom and Shenute are not employing this vocabulary in a merely metaphorical way. Their attitude – which they share with the Jews and the “pagans” – supposes a real, concrete, physical fear of pollution.