Revue de l'histoire des religions (2/2007)
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Si, dans la lignée d’Auguste Bouché-Leclercq, on a longtemps pris soin de séparer magie et divination, les sources anciennes témoignent qu’une relation avait été établie entre ces deux domaines. Cette relation s’éclaire à travers une approche anthropologique attentive aux catégories antiques qui permet de saisir comment les Grecs ont conçu la notion de magie, à partir d’un réseau de représentations propres à leur culture et dans une conjoncture historique propice. C’est en effet dans un contexte de polémiques contre le savoir traditionnel, au cours du Ve siècle avant notre ère, que les connotations négatives attachées à la jeune notion de magie ont été mobilisées pour stigmatiser les devins, disqualifier leurs pratiques et dénoncer leur influence politique.
From the time Auguste Bouché-Leclercq’s Histoire de la divination dans l’Antiquité was published, magic and divination have been carefully separated, whereas ancient sources give evidence for the existence of a relationship between these fields. This relationship can be understood better through an anthropological approach that pays attention to ancient categories. Such an approach demonstrates how the Greeks conceived the notion of magic, starting from a cluster of representations belonging to their own culture, in the context of a favourable historical conjuncture. During the fifth century BCE, the negative connotations associated with the new developing notion of magic were indeed used in polemics against traditional knowledge in order to stigmatise diviners, disqualify their practices and denounce their political influence.