Revue de l'histoire des religions (1/2008)
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Avec le hammam, les oulémas ont été confrontés au problème épineux de la nudité physique. Tout en en restreignant la fréquentation pour les femmes, qui ne doivent s’y rendre que pour un motif légitime (menstrues, accouchement, maladie), on veille à la stricte ségrégation des sexes : baigneurs et baigneuses doivent ceindre un pagne. Cette doctrine, fixée dès le IIIe/IXe siècle, est martelée dans les siècles suivants par les juristes, toutes écoles confondues : c’est l’occasion pour eux de tenir un discours sur la sexualité des fidèles et de définir ce qu’est l’ordre moral conforme à la sharîca. Telles sont les conclusions de notre étude (en deux parties), fondée sur l’analyse de la littérature légale.
The Hammam confronted the ulemas with the vexed question of physical nakedness. While limiting access for women, who could go only for valid purposes (menstruation, birth, sickness), it was also necessary to ensure the sexes were strictly segregated: male and females bathers had to wear fulllength loincloths. The doctrine, established by the 3rd/9th century, was hammered home in later centuries by jurists of all schools, for it enabled them to speak out on believers’ sexuality and to define moral order in keeping with the sharîca. Such are the conclusions reached in this study (in two parts), which is grounded on the analysis of legal literature.